Né l'an de grâce 1986, soit en même temps que l'année du premier Zelda, ou encore Master of Puppets de Metallica, j'ai d'abord choisi le sobriquet fort peu inspiré de Mario86 au cours de mes premières pérégrinations sur internet début 2001. Un pseudo issu de mon année de naissance donc, et d'une passion pour le plombier italien de Nintendo dont les jeux vidéo enchantaient mon existence depuis près d'une décennie. Un nickname qui me colle encore un petit peu à la peau même si Antistar a fini par prendre le dessus – il faut dire que je ne me suis pas fait prier pour l'imposer, au grand dam des nostalgiques.
Je suis également un fervent amateur de musique et de cinéma, un peu de séries aussi. À l'opposé, et je l'avoue, je ne proposerai certainement jamais d'article dédié à une de mes lectures, tout simplement parce qu'il s'agit d'un loisir dont je me suis totalement détaché à partir du collège/lycée, sans vraiment de raison d'ailleurs. J'écris énormément et lis très peu, pour ne pas dire pas du tout… ce qui ne m'empêche aucunement de respecter l'orthographe et la grammaire d'une langue avec laquelle j'adore jouer. De toute façon, même les articles sur le thème des films et albums se feront relativement rares ici. En dépit de goûts dont je revendique la variété, le jeu vidéo demeure mon principal centre d'intérêt. Je m'y suis mis gamin, j'ai grandi avec, et je travaille désormais dedans. C'est ma plus grande passion, et je vais essayer de vous expliquer un peu pourquoi.
J'ai commencé les jeux vidéo comme beaucoup d'enfants des années 80, à savoir avec une NES et Super Mario Bros. ; c'est à peu près ici que s'arrête ma trajectoire type de joueur, car par la suite, je n'ai vraiment rien fait comme tout le monde ou presque. Bien que jamais spécialement mû par un désir d'anticonformisme, j'ai grandi dans ma bulle, quasi exclusivement nourri aux champignons, fleurs de feu et étoiles d'invincibilité, ne quittant que rarement une trajectoire très clairement définie pendant de longues années. Je dévorais Nintendo Player mais ne m'intéressais qu'aux Mario et partiellement à Zelda, dont j'avais relevé avec beaucoup de fierté les deux premiers défis sur NES en 1994-1995… sans pour autant acquérir "Zelda III" avant ma dixième année de joueur, et pire encore, zapper Link's Awakening presque jusqu'à ma vingtième ! S'il y avait certes du DuckTales, Gradius, Teenage Mutant Hero Turtles dans mon paysage vidéoludique, je ne jurais vraiment que par la mascotte de Nintendo et ses dérivés (Super Mario Kart déjà, Dr. Mario, Mario & Yoshi, Mario Paint, Wario Land, Mario's Picross…).
Alors oui, j'ai bien commis une infidélité de deux ou trois ans consacrée à la PlayStation (et seulement pour ses jeux de foot et de bagnole…) durant son apogée, mais associée à trois années de collège particulièrement pénibles, cette machine ne nourrit pas (et ne le fera jamais) la même fibre nostalgique que pour beaucoup de gamins de ma génération. Certes, j'ai rattrapé ce retard dix ans plus tard (un lieu commun dans ma vie de joueur…) grâce à une copine de la même année que moi et dont c'était la machine favorite, mais mes derniers souvenirs d'enfant / ado gamer sont ceux ayant conduit à la naissance de Mario86 et surtout de Mario Museum : l'acquisition tardive de Yoshi's Island puis d'une N64 et de Super Mario 64 fin 2000.
Ces deux découvertes, bien au-delà de simples coups de cœur, ont coïncidé avec mon arrivée sur internet, ma découverte de jeuxvideo.com, site par lequel on est tous passé(e)s, mais dont on n'a pas forcément tou(te)s la même expérience. La mienne constitue, à l'ouverture de ce site, la moitié de mon existence, et j'y aurai à peu près tout vécu : des rencontres extraordinaires, des expériences de bénévolat en tous genres (modération, rédaction d'articles), des grosses prises de bec, des déceptions, et en fin de compte, une résurrection professionnelle quasi providentielle. Que cela sonne corporate ou non, je m'en fous : "JV" fait partie de ma vie et ce bien plus que n'importe quel autre site web, et même qu'une majorité de gens, tout simplement parce que j'y englobe la synthèse de pratiquement tout ce que j'ai vécu en tant qu'adolescent et adulte à ce jour. Cela ne m'empêche toutefois pas de gérer antistar.fr à côté.
De toute façon, j'ai toujours œuvré dans le web, ou avec le web : chargé de clientèle puis responsable relation client au sein d'un super site d'achat-vente entre particuliers (RIP 2xmoinscher, le seul, le vrai, l'unique), brièvement support technique chez un "concurrent" orienté pour les vendeurs professionnels, au cœur d'un projet de plate-forme de feedbacks pour la vente en ligne… mais également modérateur/administrateur sur la majorité des forums de discussion où j'ai pu passer, que cela parle de jeux vidéo bien sûr, mais aussi d'autres thématiques (Nirvana Records, là encore RIP… me serais-je improvisé fossoyeur contre mon gré ?). Je n'ai pas peur d'avouer qu'internet est au cœur de mon existence et m'a énormément apporté, et surtout socialement. Loin d'être un gros nerd isolé, je fais partie de ces gens qui ont toujours vu internet comme un magnifique outil social, et refuse de concevoir l'existence d'une barrière entre identités virtuelle et réelle. Je pose ici les bases d'une conception fondamentale pour moi, à savoir que je ne souhaite pas montrer un visage différent en ligne de ce que je peux offrir de visu (pire, je n'en ai jamais compris l'intérêt et trouve cela lâche et hypocrite). Pour moi, c'est comme ça qu'on avance, avec des gens intègres, gros trolls ou pas.
Cependant, cela ne m'a pas empêché de me transformer au fil des ans, d'évoluer avec les gens qui m'entouraient, avec le média exploité aussi. Mario86 est devenu Antistar à l'occasion de ses cinq années de vie virtuelle – et donc de mes vingt ans, parce que ce pseudo était trop connoté "Mario Museum", un site pour lequel je n'ai jamais regretté d'avoir consacré autant de temps, mais qui m'a fait comprendre ce qu'était un début de notoriété et les complications que cela pouvait engendrer quand on ne pensait avoir rien fait pour, et qu'on ne le souhaitait pas. Il me fallait assumer d'être une sorte de pionnier en la matière, Mario Museum ayant vu le jour sur un vaste terrain vague du web français encore inexploré. Lorsque j'ai quasiment sacrifié un trimestre à l'élaboration du guide de Yoshi's Island (qui demeure une de mes plus grandes satisfactions !) et que j'ai vu les mails se multiplier par dizaines toutes les semaines, alors que j'avais une vie étudiante à gérer, c'est là que j'ai réalisé que tout cela allait trop loin et que je devais y mettre un terme. J'ai bien tenté une relance quelques années plus tard, mais la création d'Antistar s'imposait d'elle-même : il me fallait exprimer cette volonté d'aller à l'encontre de toute reconnaissance que je trouvais excessive, et parce que j'aimais travailler dans l'ombre ! Le pseudo fut tout trouvé avec la découverte de l'album 100th Window de Massive Attack, qui se termine sur le titre "Antistar", langoureux, froid, énigmatique : une énorme claque musicale encore très forte dans mes oreilles aujourd'hui.
Se défaire de Mario86 n'aura néanmoins jamais été facile – et n'est toujours pas communément admis aux yeux de tou(te)s : nombreux sont mes contacts m'appelant encore "Mario" dans la vraie vie, et ce pseudo reste associé à un site que beaucoup (trop ?) de gens semblent avoir connu. Sans avoir la prétention d'avoir fondé un site sur lequel tout le monde a été à ses débuts sur internet étant gamin ou ado, j'ai compris que j'avais aidé pas mal de gens et finalement rempli mon objectif d'époque, qui était de partager une passion et surtout des connaissances. Avec le temps, cela a évolué, avec la modération de forums d'entraide entre joueurs, l'élaboration d'une collection de jeux à laquelle j'ai toujours un peu de mal à donner un sens, et surtout la pratique du jeu vidéo de haut niveau sur Super Mario Kart. Entre les émissions associées expliquant le fonctionnement du jeu, les salons, conventions ou festivals où j'ai eu l'occasion de me produire en tant que powerplayer… j'ai un peu tout donné sur ce titre en particulier.
S'il n'a jamais été mon jeu vidéo favori et ne le sera jamais, "SMK" mérite bien que je lui accorde un paragraphe. Ce vieux jeu de 1992 m'a permis de pénétrer dans l'univers associatif, expérimentant de la simple adhésion à la présidence d'une association que je pense avoir faite grandir. Il m'a ouvert de nouvelles portes d'un point de vue social, tout simplement de par la dimension internationale de sa communauté et des événements organisés. Sur pas mal d'aspects, il est un des jeux vidéo dont j'ai tiré le plus d'enseignements, aussi bien sur moi-même que sur les autres. D'une manière générale, les jeux vidéo m'ont énormément appris, et chaque titre ayant un minimum marqué mon existence trouve sa place dans mon parcours d'individu pour une raison ou pour une autre. C'est un peu tout ce que j'essaie de raconter au travers de chaque article sur antistar.fr : si le but n'en est pas égocentrique au point de parler de moi, je rapporterai souvent chaque expérience à mon vécu personnel en expliquant pourquoi telle œuvre mérite que je lui consacre plusieurs heures d'écriture et d'analyse.
Vous trouvez que je parle trop de moi ? Pourquoi êtes-vous venu(e) sur cette page alors ? J'ai toujours été comme ça et ne changerai jamais. On ne s'exprime jamais mieux que sur un sujet que l'on a expérimenté en long et en large et il est de fait légitime de le faire. Et je suis très loin de m'arrêter, antistar.fr ayant été conçu dans cette optique, peu importe l'étendue de son lectorat.
Bonne lecture à toutes et à tous !